2022-02-22 Les véritables enjeux de l’Ukraine - Split-Shares

Pour accéder rapidement aux différentes sections de la page d’accueil
____________________________________________________________________________________________________________________
Aller au contenu
Les véritables enjeux de l’Ukraine

Selon André Deschênes, en date du 2022-02-22

2022-02-24
 
Une mise à jour

 
Poutine ne veut pas se contenter de la partie Est de l'Ukraine, il veut tout la gober.  Là, il s'embarque dans de dangereuses situations. Juste avec l'Est, il aurait pu continuer sans trop de dégâts.
 
 
   Voici une carte publiée ce matin par le New York Times montrant l'avancée de la Russie sur l'Ukraine

 

2022-02-22

La Russie, l’Ukraine et la Crimée

La problématique
La Russie malgré son immense territoire est presque enclavée avec des accès très limités aux eaux internationales. Elle a des accès au Nord près des pays baltes, au sud de la Finlande.  Du côté du Pacifique, elle a des accès, extrêmement loin des centres industriels et extrêmement limités en infrastructure.

Du côté stratégique, elle a un besoin criant pour accéder à la mer Noire.  Elle a envahi la Crimée, qui a été annexée à la Russie en 2014.  Cette péninsule de l’Ukraine donne sur la mer Noire, et avec sa capitale Sébastopol où elle a plusieurs baies profondes qui entrent dans les terres, elle peut abriter ses navires.

Mais son problème, c’est le ravitaillement de ses navires, car la Crimée est une péninsule au sud de l’Ukraine.  Tout doit être transporté de la Russie. Le lien direct serait de passé au travers de l’Ukraine pour transporter tout ce dont elle a besoin en incluant les armes.  Elle doit donc faire un immense détour en passant près de la Géorgie pour rejoindre la Crimée par le sud-est en utilisant le Pont de la Crimée construit par la Russie en 2016.  C’est le plus long pont de la Russie avec une longueur de 18km incluant ses approches s’appuyant sur des iles.

L’approche de Poutine
Donc pour la Russie, c’est d’avoir un accès routier ou par trains à ses ports de la Crimée. En fin stratège, Poutine a envoyé ses troupes faire des exercices jusqu’aux frontières de l’Ukraine en sachant que l’occident rouspéterait et ferait des menaces devant la crainte de l’envahissement de l’Ukraine.  Poutine clamait qu’il n’a pas l’intention de le faire.

Durant ce temps, les États-Unis et l’Europe faisaient des mains et des pieds pour dissuader Poutine d’agir, proférant des menaces économiques.  Il savait que l’occident n’interviendrait pas militairement.

De son côté, Poutine savait que les deux régions séparatistes du côté Est de la frontière étant pro russe et de langue maternelle russe désiraient faire partie de la Russie.  Donc, Poutine n’a pas eu de difficulté pour les convaincre à faire le saut, surtout qu’il leur a promis de les mettre sous la protection de l’armée russe.

Lorsque Poutine a senti que la pression de l’occident était rendue à son paroxysme, il a annoncé l’union de fait à la Russie de ces deux territoires Ukrainien.  Les États-Unis et l’Europe ont été pris aux dépourvues.  L’impact étant relativement faible même s’ils crient à la vierge offensée, ça ne mérite pas une intervention militaire. Ça va donc faire baisser la pression.

La position géographique
Sur la carte qui suit, on est en mesure de voir ce qui se passe.  Les deux régions Louhansk et Donestsk sont sur la frontière russe et se rendent jusqu’à la mer d’Aznov qui a un accès direct à la mer Noire via le détroit au Sud, ce qui donne un accès direct à la Crimée.  Sébastopol, la capitale, est située sur la pointe Sud-Ouest de la Crimée.

 

Donc, Poutine règle son problème sans effusion de sang et redore son blason, l’occident ne peut intervenir devant le fait accompli, même si elle va maugréer un bout de temps.

Du côté des États-Unis, cette escarmouche aura permis à Biden de s’affirmer et de gagner des points pour les élections de mi-mandat. Y avait-il une entente entre les deux dirigeants pour mousser leurs images ?  En politique, tout est possible.

Retourner au contenu